dimanche 13 juillet 2008

Le Triobike de Denis

"Il y a 9 mois, j'ai acheté le Triobike sur internet avec une certaine appréhension. A l'époque, impossible d'accéder à un seul forum sur le sujet ni aucun avis du constructeur ou autre...
Depuis je roule avec tous les jours, hiver compris. Je vous propose un petit inventaire des points positifs et négatifs du Triobike.

Les plus :
Les enfants sont hyper-protégés et ne risquent aucune chute ou projection en cas de choc latéral ou de problème de cervicale en cas de choc frontal, c'est vraiment leur sécurité et confort qui priment. La forme de la coque est très douce, suffisamment grande (l'espace à l'avant des enfants a le volume d'un caddie), les fauteuils sont confortables et l'intégration de la protection pluie et soleil permet des sorties agréables par tout temps.

Le Triobike est très facile à manœuvrer à petite et très petite vitesse. Les demi tours à faible périmètre sont un jeu d'enfant. La stabilité de l'ensemble permet de s'arrêter n'importe quand et de descendre instantanément du cycle.

Pour la transmission, le couple est énorme ainsi que la montée en vitesse. C'est la triangulation des roues qui permet d'appuyer vraiment fort sur les pédales si on le souhaite. Sans vouloir réaliser une performance ou une course, on peut rouler à très grande vitesse même en pleine charge et ressentir la même sécurité. Il faut tout de même prévoir une certaine distance de freinage.
Aucun entretien n'est nécessaire (tous les câbles sont intégrés au châssis, carter de chaîne intégral) ce qui est une bonne chose puisqu'il n'y a pas de revendeur en France à ce jour.

Les moins :
Le constructeur ne fournit aucun conseil de prise en main du vélo. Si la route est très bombée, il faut fournir un effort parfois substantiel et désagréable pour compenser ; au début on a l'impression que l'embarcation part dans les choux. Il faut bien apprendre à négocier les montées de trottoirs courbes en les prenant en biais pour éviter un effet cisaille, l'habitude vient au bout de 4/5 trottoirs mal négociés.
Il existe un déséquilibre "avant-arrière" mais uniquement avant de monter sur la selle et en pleine charge (enfant + un grand volume de courses). Cela est dû au choix de placer les 2 roues de la coque très en arrière afin de privilégier la qualité des virages. Du coup, en cas de grande charge sur la pointe, il faut soit que quelqu'un tienne la selle soit demander aux enfants de charger. Bref, pas commode...
Les pneus se dégonflent trop vite, il faut les regonfler tous les 1 à 2 mois.
L'absence de béquille peut être gênante à l'arrêt si le terrain n'est pas plat. On peut utiliser le frein à main de la poussette prévu à cet effet, mais le changement de la position de ce câble (vélo vers poussette) prend quand même 10 à 15 secondes. La barre sous la coque, prévue pour ranger la roue avant du vélo (celle qui se rajoute lorsqu'on passe en configuration vélo) a tendance à frotter en cas de montée rapide sur un trottoir très bombé, ce cas se rencontrant heureusement assez rarement.
La peinture du châssis et de la coque est écologique (à l'eau) mais ne résiste pas bien aux chocs ni à la salissure.

L'avis d'un "triobikeur" sur le vélo-brouette :
J'ai vraiment apprécié le confort et l'élégance du cargobike en vitesse de croisière : peu d'efforts sont nécessaires au déplacement une fois l'engin lancé et sa faible largeur est un vrai plus. La répartition et l'équilibre global des masses "avant-arrière" est bien pensée.
On peut citer aussi la possibilité d'y intégrer facilement un maxi-cosi et les matériaux "naturels" et l'apparence globale plus nature du vélo-brouette. Personnellement je n'aime pas trop l'esthétique high-tech du Triobike.
A l'heure actuelle je n'ai pas de préférence pour un système ou l'autre. Chacun ayant vraiment une foule d'avantages certes différents, le mieux serait de pouvoir essayer l'un et l'autre avant de s'équiper.

Conclusion :
Ma femme Florence qui ne pratiquait pas du tout le vélo jusque là s'est sentie très en sécurité sur le triobike qui offre un sans faute sur ce point. Pour ma part je pense que le triobike répond parfaitement à nos besoins de mobilité et de manœuvres fréquentes (courses, déplacement des enfants, déplacement professionnel en vélo simple ou en triporteur,...).

Globalement, je dirais que le principe du Triobike avec son empâtement, son centre de gravité bas, sa stabilité naturelle à l'arrêt, apporte une conduite détendue, dilettante voire insouciante, surtout pour les démarrages et freinages généralement fréquents en ville.
J'ai d'ailleurs commandé une assistance électrique ; à priori disponible à la fin de l'année, je serai sans doute le premier à l'essayer... Cette assistance peut faire des miracles surtout dans les lieux où les déclivités sont très nombreuses et quasi infranchissables en vélo standard, donc totalement impraticables en triporteur ou autre.
Pour notre part et notre plus grand bonheur familial, le triobike a remplacé intégralement l'usage que nous faisions au quotidien de la voiture."
Merci Denis pour ton retour d'utilisateur

samedi 12 juillet 2008

Le Trail-Gator


Avertissement au lecteur : cet article date de juillet 2008, il relate mon essai sur un weekend d'un Trail-Gator acheté en 2004. La critique que je fais de ce système déclenche de nombreux commentaires, parfois virulents, mais souvent bien argumentés pour donner un avis beaucoup plus positif que le mien.
Quoiqu'il en soit, je maintiens mon opinion sur le système testé car je n'ai pas eu l'occasion de tester le modèle forcément amélioré disponible à l'heure actuelle.
Si un lecteur souhaite nous proposer un retour d'expérience plus complet, je le publierai volontiers ici.

Les garçons commencent à bien avancer sur leur vélo et un système de traction d'un vélo enfant devient nécessaire si on veut partir en grande promenade.
J'ai emprunté un Trail-Gator pour me faire une idée du système avant de l'acheter.
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Il faut compter environ 70 € chez Décathlon pour se procurer ce modèle.
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Le montage :
Globalement, les pièces me semblent de bonne qualité (la barre de traction pèse son poids) et l'installation n'est pas trop compliquée. Il faut tout de même compter une bonne heure pour tout mettre en place la première fois, avant de partir en ballade.
Pour la fixation sur le vélo adulte, une bonne série de collier permet de s'adapter sur des tiges de selle allant de 25 à 32 mm de diamètre.

Le vélo enfant tracté sera un 20'' maxi. La première grosse déception vient de l'incompatibilité du système de fixation avec un frein avant à tirage central. C'est d'autant plus problématique que c'est LA solution de frein avant retenue par Décathlon pour l'ensemble de ses vélos enfants jusqu'au 18''. Bref, ça marche sur le vélo d'Arthur (à gauche), mais pas sur celui de Jules (à droite).
edit : un accessoire vendu séparément permet de tracter un vélo avec frein avant à tirage central.

Deuxième soucis découvert dans la foulée : l'attache se fixe directement sur le cadre du vélo enfant ! Attention à la peinture...
edit : en ajoutant un morceau de chambre à air, ça protège la peinture du cadre

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L'installation :
La barre de traction s'emboîte très facilement sur la pièce d'attache du vélo enfant ; le tout est bloqué avec une attache rapide.

Une barre en plastique permet de bloquer le guidon du vélo enfant en se fixant sur une rotule fixée à la fourche.
En tout, la fixation du vélo enfant sur le vélo adulte prend 30 secondes, montre en main, et sans outil.
Tout est installé, serré selon les recommandations de la notice très détaillée.

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L'essai :
Le premier tour à vide, pour se faire la main, est plutôt positif : le vélo enfant suit bien la trajectoire du vélo adulte, bien que légèrement plus à l'intérieur dans les virages. On s'y fait pourtant très vite. Aucun soucis pour tracter le vélo enfant à vide.
Arthur grimpe sur son vélo et c'est parti ! La sensation ressemble beaucoup à celle d'une remorque à deux différences notables :
- quand l'enfant pédale, on ressent vraiment une aide, précieuse surtout au démarrage de l'attelage. Cependant, l'enfant mouline rapidement dans le vide dès qu'on atteint une certaine vitesse.
- au démarrage ou au passage d'un dos d'âne, le vélo adulte a légèrement tendance à se cabrer. Pourtant, mon vélo pèse lourd (environ 20 kg avec tous les accessoires...). J'imagine l'effet sur un VTT en alu...
Et là, patatras ! Après un virage un peu serré, l'attache du vélo enfant a tourné sur le cadre... N'ayant pas emporté d'outil, nous sommes obligés de rentrer à pied car le vélo enfant penche sacrément.
De retour à la maison, je constate les dégâts occasionnés sur le cadre : la peinture est morte.

Comme il n'y a plus rien à perdre, je retente l'essai, cette fois-ci en serrant l'attache comme une brute. Après un ou deux kilomètres sur du plat macadamisé (dans les rues de Strasbourg), l'attache a de nouveau légèrement tourné. Impossible donc de partir en promenade sans outil et/ou sur un terrain un peu chaotique, à moins de souder l'attache sur le cadre du vélo enfant...
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Quand on n'utilise pas la barre de traction, elle se range sur le côté pour libérer le porte bagage. Dernière mauvaise surprise : sur mon vélo et son porte bagage très large, la barre vient se ranger juste derrière la pédale, ce qui empêche de pédaler. Je suis donc obligé de la laisser posée sur le porte bagage.

A noter que le système est totalement incompatible avec un siège enfant arrière suspendu (type Hamax).
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Bilan :
La barre de traction Trail-Gator est la solution la plus largement commercialisée, mais son utilisation doit rester très occasionnelle et citadine pour être satisfaisante.
Comme elle empêche l'utilisation de nombreux accessoires dédiés à la ville (porte bagage, siège enfant arrière, porte poussette), il faudra donc la monter puis la démonter à chaque utilisation, à moins d'avoir un vélo complètement dédié.
edit : le modèle plus récent permet de fixer la barre de traction sur l'attache du vélo adulte également avec une attache rapide. C'est une amélioration notable qui nuance l'avis initial : plus besoin de forcément tout monter/démonter à chaque utilisation.
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Pour une utilisation régulière, je déconseille donc aux familles à vélo d'acheter la barre de traction Trail-Gator et de se tourner plutôt vers le FollowMe.
Merci à mikalo1616 pour les infos ajoutée en edit

jeudi 3 juillet 2008

Le vélo-brouette de Karim


"J’ai acheté via le site http://www.cyclable.com/ l’une des solutions de vélo-brouette les plus économiques que l’on puisse trouver en France : le devis de base est à 1199 € pour le modèle long.
Le modèle vendu par http://www.bakfietsweb.nl/ à 599 euros est amélioré par cyclable.com en remplaçant les pièces d’origine jugées de qualité insuffisante : freins, éléments de la transmission, pneus, poignées, éclairage, pédales, selle (liste donnée par cyclable.com).
Caractéristiques du vélo :
Cadre en acier galvanisé
Transmission : Boite de vitesses Shimano Nexus 3
Freins : Rollerbrake à l’arrière et V-Brakes à l’avant
Roues : arrière 26 pouces, avant 20 pouces
Pneus : increvables Schwalbe Marathon Plus route largeur 1.75
Éclairage : dynamo à l'avant, piles à l'arrière
Antivol : AXA
Autres équipements : Pare-jupes, Carter de chaîne intégralement fermé, Tente anti-pluie transparente, Bâche anti-pluie noire, Banquette avec harnais pour 2 enfants.
Les options :
Nexus 8 vitesses, dynamo dans le moyeu, personnalisation de la caisse, rétropédalage, et même assistance électrique (devis sur mesure).
Boris Wahl de cyclable.com répond rapidement et précisément aux mails envoyés... avant et après achat !
Ma configuration :
J’ai tout d’abord pensé à une assistance électrique, les rues d’Auxerre étant fort pentues... Mais le devis à 2600 euros fait réfléchir... Il faut dire aussi que l’assistance électrique alourdit passablement le vélo qui devient alors plus difficile à soulever en cas de besoin.
J’ai finalement choisi un modèle avec Nexus 8 vitesses et rétropédalage, plus économique qu’avec frein arrière : c’est un excellent choix pour bien freiner (les V-brakes avant me semblant un peu faible), l’inconvénient étant qu’il est plus difficile de bien positionner la pédale pour démarrer.
Prix final : 1099 €
Les finitions :
La finition générale du vélo semble bonne, mais il me faudra du recul pour juger de l’usure des pièces et de la caisse (en bois laqué) ; les attaches plastiques des sangles sont de piètre qualité mais facilement remplaçables. J’ai lu quelques inquiétudes sur le caractère pliable du cadre : le vendeur me certifie qu’il s’agit sans doute de la partie la plus solide, et de fait cela ne m’apparaît pas fragile et permet de ranger ou de transporter le vélo plus facilement (il faut tout de même prévoir un bon utilitaire...).
Premières impressions à l'usage :
Les premières impressions éprouvées m’ont semblé analogues à ce que je lis ici et là sur les premières utilisations de vélo-brouette, quel que soit le modèle : il faut s’habituer à la longueur et au braquage un peu particulier, mais cela vient très vite et on retrouve les sensations de conduite d’un deux roues, très agréables... tout en prenant moins de place qu’un triporteur. Une fois chargé (en ce qui me concerne par trois petites minettes de trois ans, poids total de 45 kgs), il n’y a pas de problème d’équilibre, le centre de gravité étant assez bas... à condition bien sûr de rouler au-dessus d'une vitesse minimale !
Comportement dans les côtes :
C’est là que le bât blesse : le vélo-brouette (sans assistance électrique) n’est guère adapté à des rues très pentues. Le pourcentage acceptable sera propre à chacun, mais autant la conduite est très agréable sur du plat, autant on ressent rapidement le poids dès la moindre côte... Auxerre étant une ville à fort dénivelé, j’ai longuement réfléchi à mes trajets pour trouver des itinéraires acceptables, sans trop forte déclivité. Dans ce cas le triporteur serait peut-être plus adapté puisque la stabilité sur trois roues n’oblige pas une vitesse minimale... Mais par ailleurs les triporteurs sont souvent plus lourds !
Conclusion :
En bref, il me semble que si les finitions ne sont pas celles présentées par ailleurs sur ce site, ce vélo est un très bon premier prix.
S’il n’y a aucune difficulté dans des villes comme Strasbourg ou Toulouse, il faut bien réfléchir à l’achat puis aux trajets dans les villes pentues. Au passage on relève la conception hollandaise et la caisse en bois, assez lourde, ce qui est peu gênant dans un plat pays mais gagnerait souvent chez nous à être remplacé par un composé plus léger (et souvent tout aussi solide voire plus résistant). Les puristes reprocheraient à une telle solution l’utilisation de pétrole dans la conception initiale, mais quand on se déplace quotidiennement à vélo, on peut bien profiter d’un petit écot d’or noir...
Je garde le meilleur pour la fin, à savoir le plaisir de circuler à vélo, sans polluer, sans consommer, sans déranger, sans autre bruit que le rire des enfants dans la brouette sur les pavés..."
Merci Karim pour ton retour d'utilisateur